Je l’ai lu : Habiter la Terre, de Christiane Taubira

Article : Je l’ai lu : Habiter la Terre, de Christiane Taubira
Crédit: Sama Deume Bir
22 octobre 2021

Je l’ai lu : Habiter la Terre, de Christiane Taubira

J’ai enfin terminé la lecture de Nous habitons la Terre de Christiane Taubira. Comment vous dire ? C’est le livre que j’ai pris le plus de temps à lire cette année. Moi qui ai testé ma capacité à avaler parfois 300 pages en une journée. (Oui, c’est vrai. Rires). Je lis généralement très vite. Lorsque je commence la lecture d’un livre, tout ce qui me préoccupe, c’est de le terminer. Même pas le savourer. Le terminer d’abord.

La lecture de ce livre intervient dans un contexte particulier, à l’occasion de la Rencontre internationale des arts contemporains de Brazzaville (RIAC), organisée par Les Ateliers Sahm. Je suis en résidence artistique, et je participe à l’atelier critique d’art. Le thème de cette neuvième édition a été «Habiter la Terre ».

Trois semaines durant, à naviguer dans une profusion à foison d’âmes culturelles et libres. De la création et des merveilles artistiques au rendez-vous. Les journées sont bien remplies et très intenses. Les nuits deviennent alors beaucoup trop courtes. En gros, je ne trouve pas le temps de lire. Encore moins de me reposer.

Finies les justifications ! Revenons donc à nos moutons. On connaît tous la femme politique exceptionnelle qu’est Christiane Taubira. C’est elle qui porte en France, la loi du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité.

L’ouvrage de Christiane Taubira, intitulé « Nous habitons la terre »

Nous habitons la Terre est un plaidoyer plein de sens, revêtu d’humanisme, dans une écriture bien aiguisée, et porte une résonance qui transcende les frontières.

Habiter la Terre, c’est être membre de l’humanité. Ce point m’emmène à aborder deux thèmes particuliers que le livre et l’expérience de la RIAC m’évoquent : le regard sur l’art contemporain africain et ce que peut signifier Habiter la Terre en 2021.

Regard sur l’art contemporain africain

Vernissage de l’exposition collective, Ouverture officielle de la RIAC. Brazzaville, le 08 Septembre 2021.

Il n’est pas aisé de parler d’un art contemporain « africain ». Déjà parce que d’Afrique : il y en a plusieurs. 54 États souverains et autant de nationalités, davantage encore de cultures.

Aussi, le continent africain a dans son histoire subi plusieurs influences et s’est vu raconter la sienne d’histoire tout en connaissant un destin plus contraint que n’importe quel autre continent. Ce qui n’est pas sans poser quelques problématiques d’affirmation de soi voire de réappropriation, caractéristique de différentes expressions de l’art.

Habiter la Terre en 2021

Habiter la Terre est un thème pluriel. Il peut renvoyer à une idéologie autour de l’identité : « qui sommes-nous ? »

Habiter la Terre a une résonnance bien particulière aujourd’hui, tant le monde n’habite plus l’espace de la même façon. Il est même possible d’être quelque part sans y habiter. Ce que permettaient déjà les livres, mais aujourd’hui le numérique et la réalité virtuelle l’ont accentué.

Habiter renvoie également à un aspect symbolique déterminant : le statut. Ainsi, l’on peut habiter la Terre comme « réfugiés », « sinistrés », « étudiants en séjour d’études », « chercheurs en séjour de recherche », « expatriés », etc.

Ainsi, il existe autant de manières « d’habiter » qu’il en existe « d’habiter la Terre ». Cependant, la Terre est unique (la planète) et en même temps plurielle (la « terre des ancêtres » par exemple). Cette apparente contradiction (contraignante pour la mobilité) est intemporelle.

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